Le Nord Viêt Nam, après une période d'expectative, opte pour la tactique d'intensification de la guérilla prônée par Lê Duẩn. J.-C., voire au-delà : selon la vision vietnamienne de l'histoire, le berceau du Viêt Nam se situerait dans le delta du Fleuve Rouge et non dans la région chinoise du Yangzi[6],[7],[8],[9]. Au fil des années, les représentants des empereurs Han bénéficient d'une certaine indépendance et se montrent soucieux des intérêts locaux ; ils s'appuient sur une nouvelle classe dirigeante, née des unions entre les colons chinois et les grandes familles indigènes. Au dos cachet SAIGON-CENTRAL 23 SEPT 93 COCHINCHINE + cachet arrivée NEUILLY-SUR-SEINE 20 OCT 93 SEINE. Les bouddhistes s'insurgent à cette occasion contre les discriminations dont ils font l'objet par rapport aux catholiques : leurs manifestations sont brutalement réprimées et le mouvement de contestation tourne au drame quand plusieurs bonzes s'immolent par le feu en public : les images de la mort du premier d'entre eux, Thích Quảng Đức, font le tour du monde. Bien que ses attaques se soldent par des succès, Rigault de Genouilly finit par conclure que la conquête est trop difficile et demande son remplacement. Dans les années 1880, l'expédition du Tonkin permet à la République française de parachever la conquête du territoire vietnamien : la partie du pays qui restait sous le contrôle des Nguyễn est soumise à un régime de double protectorat, qui la divise administrativement en deux. En 1908, des tirailleurs indochinois sont arrêtés à Hanoï pour avoir tenté d'empoisonner la garnison française et permettre aux troupes du Đề Thám de prendre la ville. Dès 1960, d'anciens obligés de Diệm commencent à comploter contre ce dernier[193],[195]. Ne recevant pas de soutien suffisant de la part de Bảo Đại, Diệm démissionne dès le mois de septembre 1933. La population soudée autour du parti communiste, instruite, et bénéficiaire d'un solide système de santé, continuellement aidée par ses alliés du monde communiste oppose une résistance militaire de plus en plus efficace aux bombardements, malgré les frappes aériennes de plus en plus nombreuses contre les populations civiles [217]. Hô Chi Minh entre comme ministre en 1944 dans un « gouvernement provisoire » vietnamien créé avec le soutien de Tchang Kaï-chek. En 1969, les efforts de Norodom Sihanouk pour maintenir la neutralité de son pays sont définitivement ruinés quand les Américains commencent à bombarder le territoire cambodgien, pour y détruire les réseaux de la piste Hô Chi Minh. Jusque dans les années 1960, les récits sur les origines du peuple Viêt se sont principalement basées sur des sources chinoises : selon celles-ci, le peuple vietnamien serait d'origine indigène, et descendrait des populations Yue ayant migré vers le Sud. L’événement, qui se conjugue aux mécontentements dus à la fiscalité, provoque une très forte tension au sein de la société vietnamienne. Durant l'administration de Shi Xie, le confucianisme et le taoïsme pénètrent et progressent dans la province, qui accueille également des missionnaires bouddhistes indiens, ainsi que des marchands venus d'Arabie et de Méditerranée, qui font escale dans les ports du pays[16],[17]. Arrivé à Hanoï en octobre 1954, Hô Chi Minh n'a pas à affronter d'opposition organisée, du fait de l'exil massif des catholiques vers le Sud. Bảo Đại, quant à lui, se raidit dans la perspective d'un possible lâchage par la France : fin juin, il nomme au poste de premier ministre Ngô Đình Diệm, dont l'anticommunisme lui vaut d'être soutenu par les États-Unis. Le Parti continue de contrôler la vie politique du Viêt Nam mais doit désormais se montrer attentif aux changements sociétaux d'un pays en pleine évolution[245]. En 1880, les Français créent une assemblée élue, le Conseil colonial, où siègent quelques Annamites désignés par les chambres de commerce et d'agriculture. Le régime de Bảo Đại, quant à lui, trouve ses cadres principalement au sein de l'élite urbaine et des propriétaires terriens, et manque de soutien populaire comme de légitimité électorale. Dans le courant de mars, les forces communistes réussissent une percée foudroyante tandis que l'Armée de la république du Viêt Nam s'effondre. Certaines de ces cellules de 1,5 mètre carré pouvaient contenir jusqu’à six détenus, les empêchant de pouvoir s’allonger pour dormir. Il faut attendre le règne de Đinh Bộ Lĩnh pour que les seigneuries, pour parer à la menace posée par la dynastie Song, soient à nouveau rassemblées sous une autorité centrale stable. À Hong Kong, des nationalistes vietnamiens achètent des armes pour les envoyer au Đề Thám. Jayne Werner, John K. Whitmore et George Dutton. Origines du Viêt Nam et histoire légendaire, De la troisième période chinoise à l'indépendance, Le Đại Việt et la conquête du territoire vietnamien, Du Viêt Nam des Nguyễn à la colonisation française, Réformes et évolutions de la société coloniale, La fin de la présence française au Viêt Nam, De la réorganisation politique à la défaite française, De l'engagement américain à la chute de Saïgon, « fils du dragon, descendants de la fée », « généralissime, administrateur suprême de l'État », « un véritable empire dans l'Extrême-Orient », « protéger le commerce en ouvrant le pays et son fleuve à toutes les nations sous la protection de la France », « assurer la sécurité des nationaux français », « sous le poids écrasant des blindés américains, du napalm, des chasseurs bombardiers et finalement des gaz vomitifs », « la culture occidentale bourgeoise et décadente », « régime du maître collectif socialiste », « la force unique qui dirige l'État et la société », « ami de tous les pays de la communauté internationale dans la lutte pour la paix, l'indépendance et le développement », « L'État développe une économie marchande à plusieurs composantes [secteurs d'État, coopératif et privé] suivant le mécanisme de marché géré par l'État selon une orientation socialiste », L’existence d'État(s) à partir de l'année 2878. Une fois les accords signés et le retrait définitif des troupes américaines entamé, l'application du processus de paix prévu par les accords est bloqué de manière presque immédiate. Sans que l'insurrection ne soit réellement lancée, les activités des maquisards communistes reprennent. Des contacts sont pris avec Bảo Đại qui, en septembre 1947, émet enfin une proclamation officielle dans laquelle il prend position contre le Việt Minh et se propose en arbitre[160],[161],[162],[163]. La colonisation française contribue en outre à fixer les frontières entre la Chine et le Viêt Nam, ainsi qu'entre le Viêt Nam et le Cambodge (notamment en ce qui concerne la Cochinchine, vieille terre khmère), ce que l'État vietnamien contemporain reprend par la suite à son compte[94]. Les indépendantistes, réfugiés en Chine, sont incités par la révolution de 1911 à reprendre le combat. Le plus jeune des Tây Sơn est âgé de dix-huit ans en 1771, quand il lance la révolte contre les princes Nguyễn. Le régent Nguyễn Văn Tường, jugé peu fiable, est déporté à Tahiti. En mars 1970, il est renversé par un putsch de la droite pro-américaine ; le Cambodge sombre dans le chaos et Américains et Sud-Vietnamiens doivent y réaliser une incursion pour repousser les Nord-Vietnamiens, le Việt Cộng et les Khmers rouges. Le Corps expéditionnaire français commandé par Leclerc ne peut débarquer en Indochine que dans les premiers jours d'octobre 1945. PASSION TERRE Inc. 4060, blvd St-Laurent - Suite 205, Montréal, Québec, H2W 1Y9 Tél : 514-288-6077 - Fax : 514-288-1098 Détenteur d’un permis du Québec 701082 1/8 L’INDOCHINE AUTHENTIQUE AU FIL DE L Dès le début de 1956, il mène une politique répressive pour éliminer les restes des anciens maquis Việt Minh au Sud : de nombreux « suspects Việt Minh » sont arrêtés, parfois torturés et exécutés, le simple fait d'avoir un lien de parenté avec quelqu'un ayant combattu les Français pouvant suffire pour être arrêté. En 1969, elles étaient 342 avec deux bébés[99]. La politique de Sarraut suscite l'opposition des milieux français d'Indochine, mais contribue à gagner la confiance des Vietnamiens. En 1988, le secteur familial privé est reconnu. En Cochinchine, où les milieux coloniaux et autonomistes sont toujours rétifs, Trần Văn Hữu succède à Xuân. Au sein de l'administration Kennedy, le Secrétaire de la Défense Robert McNamara prône un engagement accru, qui pourrait aller jusqu'à six divisions. En août 1964, les incidents du golfe du Tonkin - des accrochages mineurs entre navires de guerre américains et nord-vietnamiens, dont l'importance est délibérément montée en épingle par les Américains - donnent à Johnson un prétexte pour obtenir des moyens d'intervention illimités : le Congrès vote la résolution du golfe du Tonkin, qui donne carte blanche au président pour résoudre le conflit au Viêt Nam, ouvrant la voie à une intervention militaire massive des États-Unis[210],[211],[212]. J.-C., Zhao Tuo fonde la dynastie des Yue du Sud (appelée par les Vietnamiens dynastie Triệu) en se proclamant roi d'un nouvel État, le Nam Việt (Viêt du Sud ; en chinois, Nanyue). Le VNQDD et le Dong Minh Hoï, revenus avec les Chinois, exigent un remaniement du gouvernement en leur faveur, et de multiples formations paramilitaires sèment le désordre. La culture de Dong Son s’éteint avec l’invasion chinoise. Lê Chiêu Thống se réfugie en Chine et, le 30 janvier 1789, Nguyễn Huệ rentre à nouveau dans Thăng Long, mettant un terme à la dynastie Lê. Les termes utilisés en vietnamien pour désigner respectivement le Nord, le Centre et le Sud sont respectivement, pour le Tonkin, Bac Ky (« pays du Nord »), pour l'Annam, Trung Ky (« pays du Centre ») et pour la Cochinchine, Nam Ky (« pays du Sud »). Tự Đức, fils et successeur de Thiệu Trị, poursuit la même politique de fermeture vis-à-vis de l'étranger : en 1848, puis en 1851, il publie des édits ordonnant la condamnation à mort des missionnaires étrangers et le bannissement des prêtres catholiques vietnamiens[70],[72]. Minh Mạng renforce quant à lui la structure mandarinale et resserre en 1832 le gouvernement autour d'un conseil secret, le Côm mât viên, composé du maréchal du centre et de quatre grands chanceliers. Doumer met sur place les services généraux du Gouvernement général et obtient en 1898 la création d'un budget général de l'Indochine ; l'Union indochinoise, outre les trois parties du Viêt Nam, comprend également le Protectorat du Cambodge auquel s'ajoute ensuite celui du Laos[92]. Il fait fermer plusieurs églises et rassemble les missionnaires à Hué pour mieux surveiller leurs activités. Les Américains continuent en outre à douter fortement des capacités de leurs partenaires sud-vietnamiens. Ils y trouvent une terre fertile, mais exposée à des crues violentes et irrégulières. Le nouveau roi établit la capitale sur le site de l'actuelle Hanoï, et donne à la ville le nom de Thăng Long[26]. Les volontés réformatrices vietnamiennes ne sont pas couronnées de succès : le journaliste tonkinois Pham Quynh, qui expose une doctrine nourrie de Barrès et de Maurras et prône une modernisation de la société vietnamienne, est alors considéré par les Français d'Indochine comme un dangereux nationaliste. De Gaulle envisage de remettre Vĩnh San sur le trône mais le 26 décembre, alors qu'il se prépare à rentrer au pays, le prince meurt dans un accident d'avion. Mais, dans les premières années du Xe siècle, l'Empire Tang se désagrège : la Chine entre dans la période des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes. Du côté nord-vietnamien, la mort de Hô Chi Minh, le 2 septembre 1969, est l'occasion d'une nouvelle campagne de propagande, le régime s'employant à entretenir l'émotion populaire pour mieux afficher sa détermination. La guerre d'Indochine prend fin, après avoir causé environ 500 000 morts civils et militaires et bouleversé la société indochinoise en provoquant l'exode vers les villes d'une partie des populations campagnardes. Les États-Unis, de leur côté, craignent un basculement de l'Asie du Sud-Est dans le camp communiste, selon la logique de la « théorie des dominos » ; bien qu'ayant participé à la conférence, ils refusent de s'associer aux accords. Des cadres communistes sont envoyés dans les campagnes pour liquider les « propriétaires » et les « féodaux » : dans cette campagne de « rectification » du monde rural, qui se déroule sur fond d'appels à la haine contre l'« ennemi » de classe, de très nombreux abus sont commis, les agents du régime travaillant selon un système de quotas de personnes à sanctionner. Le peuple Vîet serait né des amours de la Reine fée Âu Cơ, issue du Feu et du Seigneur dragon Lạc Long Quân, issu de l'Eau : mariés malgré leurs natures différentes, ils auraient donné naissance à cent œufs, d'où seraient sortis cent enfants. En 1873, le gouverneur de la Cochinchine, l'amiral Dupré, saisit le prétexte d'un litige entre le commissaire impérial de Hanoï et le négociant français Jean Dupuis, pour pénétrer en Chine via le fleuve Rouge : il envoie Garnier « protéger le commerce en ouvrant le pays et son fleuve à toutes les nations sous la protection de la France ». Un ensemble de mesures sont prises pour libéraliser l'économie et, dans une certaine mesure, la vie intellectuelle. Les Français ont les coudes plus franches pour combattre les insurrections communistes. En 1982, lors du 5e congrès du Parti, la ligne orthodoxe est renforcée et plusieurs modérés, parmi lesquels Giáp et l'ancien dirigeant du FNL Nguyễn Văn Linh, sont écartés du bureau politique[230]. 15 000 membres des troupes de la France et l'État du Viêt Nam - dont 4 000 parachutés en renfort durant la bataille - sont impliqués dans les combats. Les visiteurs étrangers tendent à appeler le Nord du Viêt Nam, gouverné par les Trinh, Tonkin, ce nom étant dérivé de Dong Kinh (« capitale de l'Est »), soit l'actuelle Hanoï. Ces régions sont elles-mêmes intégrées en 1887 à l'Indochine française. La majorité des troupes communistes se retire vers le Nord, mais une dizaine de milliers d'hommes, sous la direction de Lê Duẩn, demeurent au Sud dans la clandestinité[178],[179],[180],Féray 2001, p. 66-70,[181],[182]. Decoux fournit en outre de réels efforts en direction des autochtones, par une politique de grands travaux et d'amélioration des infrastructures, et un développement de l'instruction[129],[130]. © Delcampe International sprl Tous droits réservés. Une invasion du territoire nord-vietnamien est par ailleurs exclue pour les États-Unis, sous peine de provoquer une très grave crise internationale qui pourrait faire de la guerre froide un conflit ouvert ; ni davantage à ce stade un minage du port d'Haïphong réclamé par certains militaires américains et le Sud-Vietnam dans le but d'interrompre le flux croissant d'armes soviétiques à la RDV. Le gouvernement nord-vietnamien entreprend en 1956 de lancer une réforme agraire, mais procède de manière dogmatique, en divisant les paysans en cinq classes sociales, allant du propriétaire terrien à l'ouvrier agricole : la politique menée est totalement inadaptée aux structures agricoles du Nord, où les tout petits propriétaires constitue la grande majorité des exploitants.