Le roman comique au 17ème siècle. Ils pratiquent le prêt d’argent et achètent éventuellement les terres qu’ils ont commencé par louer. ), Histoire de la France rurale, Paris, Seuil, 1975-1976, 4 tomes (éd. Et le prix des vignes connaît la même évolution : elles valaient, à superficie égale, 1,7 fois plus que la terre au xvie siècle et 2,8 fois plus vers 1640. ANTOINE, Annie (dir.) être bourgeois à Rouffach au 17ème siècle 0 . Étudier la stratification sociale à la campagne est une pratique difficile dont on a même pu contester la légitimité, une opération « impossible », « non pertinente » et pourtant « nécessaire1 ». 6 López-Salazar Pérez Jerónimo, Estructuras agrarias y sociedad rural en la Mancha (ss. 1715 correspond à la fin d’une époque, le peuple est soulagé que leur despote soit mort. 13 Pérez Álvarez María José, La Montaña noroccidental leonesa en la Edad Moderna, León, Université, 1996, p. 171-186. 44En ce qui concerne l’existence d’un important marché de la terre en copyhold, le problème essentiel est de savoir jusqu’à quel point il était utilisé par les paysans pour acheter de la terre à cultiver ou pour investir leurs profits. 28Or, cette évolution favorable ne se produisit pas : la production de céréales, surtout celle de blé, baissa plus rapidement que la population. Avec de tels niveaux de population, en Vieille-Castille et encore plus sur la côte cantabrique, nous aurions affaire à de véritables villes ; cela signifie que la division du travail n’est pas très poussée dans la Manche, l’artisanat étant réduit au nécessaire, sauf en cas de spécialisation (le textile à Ciudad Real, les gants de cuir à Ocaña). Ce qui signifie que les premiers possèdent en moyenne 268 ha, les moyens, 48 ha et les « pauvres » 18 ha, une superficie avec laquelle, ils auraient figuré parmi les plus riches en Vieille-Castille, trois fois plus vaste que les plus grandes propriétés de Galice ! originale avec iconographie) ; rééd., ibid., 1992 (Points Histoire, 166-169) avec bibliographie légèrement retouchée. Pour les tenures libres en socage, la doctrine of Estates (ce que l’on peut traduire approximativement par le statut des domaines) distingue plusieurs types de cas liés à la durée des concessions. Brumont Francis, « Propriété et exploitation de la terre en Grande-Bretagne », Fréchet Hélène (dir. Ces informations personnelles peuvent être utilisées pour vous présenter du contenu personnalisé ; pour vous présenter des publicités personnalisées ; pour mesurer la performance publicitaire et du contenu ; en apprendre plus sur votre utilisation du site ; ou pour vous permettre d'interagir avec les réseaux sociaux. Au cours du XIXe siècle, les campagnes changent de visage, selon une chronologie en trois temps qui ne rend compte ni de la diversité régionale ni de lhétérogénéité. La población, la economía, la sociedad, Madrid, Espasa-Calpe, 1989, p. 161-235. On ne saurait négliger l’importance de ces bergers dans une région où l’élevage ovin est très développé et ne fait que croître au cours du xviie siècle. ; MICHON, Cédric (dir.). Ceci implique souvent une autarcie partielle ou totale : peu de ventes (ou du moins des ventes limitées à ce qu’il faut pour payer les impôts et compenser les achats inévitables), peu de recours au travail salarié (un domestique et quelques journées). Dans le Beauvaisis du xviie siècle, ces « indépendants » mettent en valeur plus de 10 ha ; ils sont des entrepreneurs de culture pourvus d’un capital d’exploitation, ils utilisent des salariés, ils sont alphabétisés et appartiennent au corps politique. Ce grand tableau fut réalisé à la fin du règne de Louis XIII, comme latteste linscription « LENAIN. Les cultures se repliant sur les meilleures terres, les rendements moyens devraient augmenter sans apport supplémentaire de travail. La diversification des activités et, partant des revenus, est classique chez les élites rurales comme chez les plus pauvres. 4Que l’Espagne soit diversité, nul ne peut le nier2 ; les variations géographiques du seuil d’indépendance en sont le premier indicateur (il s’agit de la superficie théoriquement nécessaire pour faire vivre une famille paysanne en année normale). Si, au xvie siècle, les bons laboureurs possédaient une trentaine d’hectares travaillés avec deux paires de mules, à la fin du xviie, ils en ont 80 et six ou sept paires, sans compter celles qu’ils élèvent et que la production accrue d’orge permet de nourrir. Moins démunis que leurs voisins journaliers, ils ont pu laisser un certain nombre d’inventaires (115) qui montrent qu’ils possèdent en moyenne une vingtaine d’hectares qu’ils valorisent au maximum en cultivant la vigne, l’olivier ou le safran, et quelques céréales (5 ou 6 ha). Mais, grâce à la masse des recherches effectuées par J. López-Salazar (plus de 1 100 inventaires), cet échantillon paraît assez représentatif : il comporte tout de même une majorité d’inventaires de « pauvres » (61 %), les « moyens » représentant un petit tiers du total (29 %) et les « principaux », 10 %. Or, la brusque baisse de la population ne va pas tarder à inverser les termes de la demande : dès 1630 le blé ne vaut plus que 1,7 fois plus que l’orge. 73Le riche laboureur – et l’on rappellera que même dans la Fable ceci est précisé, preuve qu’il ne s’agit pas d’une tautologie – se reconnaît aisément dans les stratigraphies sociales. Mais il faut se rappeler que la paysannerie française ne possède pas plus de 40 % du sol à la veille de la Révolution. 29 La description des catégories du monde rural qui suit est issue des ouvrages généraux cités en fin de chapitre. Les cottagers sont souvent des commoners qui complètent les revenus de quelques parcelles (louées plutôt que possédées) de l’usage de droits dans les commons. Il fait son apparition, dans la deuxième moitié du siècle, en Tierra de Campos et il se développe à Ségovie alors qu’on ne cultive plus que les meilleures terres ! Sans être radicalement différentes, ces deux institutions présentent cependant quelques nuances qui ne sont pas sans conséquences sur la société rurale. On peut énumérer les plus importants : la quantité de terre exploitée et/ou possédée, la possession d’un capital d’exploitation (la terre, la charrue et la charrette, l’attelage), le niveau d’insertion dans les circuits d’échange… On peut aussi penser à des critères autres qu’économiques et sociaux : participation au pouvoir (rôle dans la communauté rurale), niveau d’alphabétisation… Il faut également prendre en compte des critères plus individuels, tels ceux du cycle de vie et du cycle familial qui font apparaître que, pour chaque individu, la richesse est aussi liée à l’âge (les plus jeunes et les plus vieux ont une accumulation foncière et mobilière bien inférieure à celle des adultes entre 40 et 50 ou 60 ans). Dans un souci de simplicité, qui n’exclut pas les nuances, Jerónimo López-Salazar se contente de distinguer trois groupes dans la Manche : les précaires et faibles, les moyens, les principaux ; nous le suivrons sur ce point, même si cette « simplicité » peut être « trompeuse10 ». Ce mouvement était porté par une dynamique à la fois technique, économique et sociale : l’ascension de la bourgeoisie, progrès des sciences et des techniques, le développement de l’éducation. 67Outre les noms donnés dans les sources aux différents individus, le niveau de notabilité établi à partir des qualificatifs d’honneur, le niveau de richesse évalué à partir des sources fiscales ou notariales, d’autres critères entrent en ligne de compte pour caractériser les paysans. Le grand fermier existe donc dans cette région aussi : plus du tiers (36 %) des exploitations louées à Ciudad Real entre 1600 et 1700 ont plus de 60 ha de terres labourables (le reste n’est pas spécifié) et une sur huit (13 %) à 100 ha, de quoi utiliser à plein temps trois ou quatre paires de mules, et c’est effectivement six mules dont dispose le seul de ces fermiers qui apparaît dans les inventaires. Salamanca, 1780-1840 », Saavedra Pegerto et Villares Ramón (dir. Le concile de Trente a aussi prescrit l'enregistrement des baptêmes sur des registres. Donc en Angleterre non plus, et peut-être encore moins en Angleterre qu’ailleurs, le paysan n’est pas propriétaire de sa terre : il la tient plus qu’il ne la possède et souvent il la loue plus qu’il ne la tient. 5Il n’est donc pas possible de généraliser : toute situation est relative et doit être étudiée dans son milieu géographique ; le seul critère de la superficie de la propriété ou de l’exploitation ne saurait suffire. chez lui ou chez les autres ? Socialement on y rencontre de petits agriculteurs indépendants mais à faibles revenus. À la fin du xviie siècle, le terme de yeoman change de sens et disparaît ; c’est l’ère du farmer qui peut être propriétaire en même temps qu’il loue des champs d’un grand (ou petit) propriétaire. En outre, être commoner sans terre n’était pas du tout exclu en Angleterre (exemple du Northamptonshire et des Midlands étudiés par J. Neeson). Les souliers près de la cheminée : les souliers servaient à mettre les cadeaux que le Père Noël « apportait » le 24 décembre à minuit. Merci, nous transmettrons rapidement votre demande à votre bibliothèque. 24Même si le faire-valoir direct domine parmi notre élite, un certain nombre d’entre eux donnent leurs terres en fermage, comme les institutions ecclésiastiques. FECIT. Les bergers sont répartis selon les trois mêmes catégories que les domestiques et ils sont rémunérés de la même façon. Duby Georges et Wallon Armand (dir. Le garçon est élevé par les femmes jusqu'à l'âge de 7 ans. 15 Brumont Francis, Paysans de Vieille-Castille…, op. On dira qu’on est loin du monde rural et pourtant don Gonzalo n’a quitté sa ville qu’une fois (pour aller à Madrid), passant sa vie à diriger son entreprise « sur un cheval pour voir les labours et le reste de son domaine » et surveiller ses 58 domestiques. 25Pour terminer, il faut nous interroger sur le mode d’exploitation des grands domaines des élites de la Manche au xviie siècle : pourquoi une si large proportion d’entre eux font valoir par eux-mêmes au lien de donner leurs terres à ferme ? Baronia de Sentmenat, 1590-1729, Barcelone, Crítica, 1988, 500 p. Audisio Gabriel, Les Français d’hier, t. I : Des paysans, xve-xixe siècle, Paris, Colin, coll. Les registres de catholicité témoignent de cette détresse des pauvres et de cette polarisation de la société. », Bennassar Bartolomé (dir. Sans quitter la péninsule, voici le cas de la Catalogne où l’on assiste, dès le xvie siècle à la concentration des domaines (masos ou masies) entre les plus riches pagés (paysans) que, dès le xviie siècle, certains n’hésitent pas à comparer aux hidalgos castillans, leur octroyant ainsi une certaine noblesse. Tous ont en commun de travailler une exploitation moyenne ou petite (5-15 ha ou jusqu’à 30 en pays de grande exploitation) et d’en vivre. Ceci permit de survivre à toute une population qui, dans certaines régions, pratiquait une pluriactivité de survie : élevage d’une vache et/ou de quelques moutons sur les commons et activité artisanale (textile souvent) dans le cadre du domestic system. » figurant sur la tranche de la planche posée sur un tonneau pour servir de banc. 12Ils constituent, nous l’avons dit, les trois cinquièmes de l’échantillon proposé par J. López-Salazar et sans doute plus encore dans la population totale de la région. cit., p. 184-185. Quand l'enfant est mort-né on court porter l'enfant dans le sanctuaire à répit (lieu où miraculeusement les enfants ressuscitent le temps d'être baptisés et ils peuvent partir au paradis et non errer dans les limbes). D’où une étude très nuancée et la vision d’une société complexe. En Espagne, c’est une forte crise démographique qui termine le xvie siècle et se prolonge durant les trois ou quatre premières décennies du xviie. Il faudrait ajouter aux céréales les vignes et les oliviers, plus de 10 ha pour la moitié d’entre eux, et l’élevage. ), Señorío y feudalismo…, op. 14Étant donné la taille des exploitations et des troupeaux, les domestiques à l’année sont en bon nombre dans cette région : la moitié des « principaux » en ont plus de cinq (dont deux plus de cinquante). Photo: Au P’tit bonheur de Saint Camille – crédit: Patrice Halley. 27 Broad John, « The fate of the Midland yeoman : tenants, copyholders, and freeholders as farmers in north Buckinghamshire, 1620-1800 », Continuity and Change, 14, 3 (1999), p. 325-347. Avec son frère … Il faut cependant distinguer parmi eux les mayorales des troupeaux transhumants qui avaient la responsabilité de conduire à des centaines de kilomètres des milliers de bêtes, ce qui supposait qu’ils aient à la fois une grande compétence et la confiance de leur maître, car ils devaient manipuler de grosses sommes d’argent pour les frais du voyage, les droits du roi, etc. Évoquons rapidement d’abord les points semblables. cit., p. 51-53 ; Yun Casalilla Bartolomé, Sobre la transición…, op. Mais il y avait d’autres moyens. Mais la manière de tenir la terre a une signification sociale. On pourra y trouver les vignerons qui exploitent de petites surfaces, qui louent parfois leurs services, mais qui ont une relative autonomie. La nature des services n’est pas fixée mais, depuis le xve siècle, elle prend la forme de paiements en argent et non de corvées en travail. Ils peuvent marier leurs filles à la gentry locale qu’ils fréquentent. La question de l’accès à la terre est essentielle. La misère des campagnes françaises à la fin du XVIIe siècle 12 juillet 2017 L'administration des successeurs de Colbert au contrôle général des Finances, Le Péletier et surtout celle de Louis Phélypeaux , marquis de Pontchartrain, fut déplorable pour l'agriculture. Ils possèdent parfois des troupeaux assez importants et accèdent à l’aisance. Beaucoup de cottagers qui n’avaient pas de tels droits furent autorisés par la communauté villageoise à en user parce que, sinon, ils auraient eu besoin de l’assistance de la paroisse. Un modelo de sociedad rural leonesa (Los hombres, los recursos y los comportamientos sociales), León, Université, 1987, p. 349. Certains documents utilisent ce terme dans un sens générique pour désigner tout simplement celui qui travaille la terre. À la même époque apparaît un nouveau mode de concession des terres non libres : le beneficial lease qui garantit la terre pour un certain nombre d’années, une vie ou une partie de vie. On constate, en effet, une diversification de la production : la vigne connaît un regain d’intérêt certain, marqué par de nouvelles plantations, l’élevage des moutons qui était difficile sur ces terres entièrement vouées au grain connaît une croissance marquée, et les ordonnances municipales qui limitaient le nombre d’animaux que chacun pouvait posséder tombent en désuétude. 48Les leaseholders qui constituent à partir de la fin du xvie siècle une forme nouvelle de tenanciers (tenure pour quelques années ou bien pour une ou plusieurs vies) s’appliquant essentiellement au domaine et à ceux qui ne sont pas sujets à la coutume.