À la longue, la fragmentation territoriale se réduit car certains seigneurs sont éliminés de la course. On s’est rendu compte qu’il n’y a pas de dichotomie entre tradition et modernité, ni d’évolutionnisme, mais des processus plus complexes, dont Guy Nicolas par exemple, se fondant sur l’exemple du Nigeria, a tenté de rendre compte en proposant le concept de « nations à polarisation variable », pour montrer que la construction de l’État peut coexister avec un pluralisme identitaire22. 25L’épuisement des paradigmes précédents vient essentiellement des difficultés rencontrées pour expliquer l’Afrique autrement qu’au prisme de modèles et de dynamiques de grande portée, qui accordent peu d’importance aux dynamiques locales. © Presses de l’Université de Montréal, 2010, Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540. 29 Jean-François Bayart, L’État en Afrique, la politique du ventre, Paris, Fayard, 1989. Démocratisation et logiques identitaires en acte: l’invention de la politique en Afrique. La science politique est l'une des disciplines des sciences sociales. À défaut de développer de tels cadres, il n’y a d’autre issue que d’en adopter parmi ceux qui sont élaborés ailleurs. La souveraineté populaire, cette grande conquête de la Révolution Française, événement ou série d’événements déterminant(s) pour l'avenir de toutes les constructions politiques, à elle seule est un concept fondateur alors redécouvert et transmis à la postérité de l'élaboration des institutions, qui, en surgissant dans le champ de la pensée politique européenne aura, et pour longtemps, bouleversé tous les équilibres. 30, no 3, 2000, p. 352. Dans cette perspective, la démocratisation coule par conséquent comme un long fleuve tranquille selon l’expression consacrée, puisqu’elle est considérée comme une nécessité inscrite dans l’ordre de l’évolution historique. Elle offre en outre une position clé de plateforme régionale pour conduire des recherches en Afrique australe. 21 Bertrand Badie, Le développement politique, p. 112. souhaitée]. 2L’intérêt de la science politique pour l’Afrique n’est pas venu initialement de ce continent et de plus, il est récent. 7 John Harbeson, « Africa in World Politics: Amid Renewal, Deepening Crisis », dans John Harbeson et Donald Rothchild (dir. Par conséquent, la question de leur légitimité, de l’existence d’un sentiment national, de la spécialisation de leurs administrations et de leur capacité à contrôler leurs espaces périphériques fragmentés sur le plan ethnique, religieux et économique était épineuse. 13 Gabriel Almond, Comparative Politics Today: A World View, Boston/Toronto, Little, Brown and Company, 1974, p. 4. Il faut rappeler que câest un des enseignants de lâécole des sciences politique, André Siegfried qui est aujourdâhui considéré comme le fondateur de la science politique française avec tableau politique de la France de lâouest paru en 1913. Aminata Diaw. Pendant plus de deux décennies, lâÉtat africain a été au cÅur des débats intellectuels et politiques relatifs à presque tous les aspects des expériences actuelles et à lâavenir du continent. Deux autres colonnes sont constituées de groupes de 11, 21, 19, 9 et de 11, 13, 17, 19 encoches. Auparavant la formation en science politique était réalisée dans les facultés de droit. Très souvent, les analystes ont ainsi pris le contre-pied des études précédentes, tendant à relativiser la pertinence du droit et des institutions dans les contextes africains. Il est surprenant de constater qu’il est souvent plus facile de travailler sur l’Afrique en restant en Europe ou aux États-Unis qu’en allant dans les pays africains étudiés. La théorie de la dépendance puise une bonne partie de son corpus dans les analyses marxistes, notamment celle de l’impérialisme proposée par Lénine et, surtout, celles de Nicolaï Boukharine et de Karl Kautsky qui ont revisité la thèse de l’effondrement du capitalisme pour montrer qu’il s’agit d’un système qui s’adapte et qui est appelé à persister. L’invariant, c’est aussi le néopatrimonialisme chez Jean-François Médard qui estime que : le patrimonialisme constitue le commun dénominateur de pratiques diverses si caractéristiques de la vie politique africaine, à savoir le népotisme, le clanisme, le « tribalisme », le régionalisme, le clientélisme, le « copinage », le patronage, le « prébendalisme », la corruption, la prédation, le factionnalisme, etc., qu’elles soient fondées sur l’échange social (parochial corruption) ou sur l’échange économique (market corruption). Rattaché à la faculté de droit et de science politique (FADESP), le CESPo Åuvre pour la promotion, lâinstitutionnalisation et la dynamisation de la science politique en Afrique francophone. Les travaux issus des études développementalistes ont tendu, de ce fait, à montrer que les différences entre les systèmes africains et leurs homologues occidentaux étaient non pas de nature, mais de degré de leur développement politique. Un juridisme précoce s'insère également dans le débat, tant du côté de l'Église que de celui du pouvoir temporel. 37Dans la vision pessimiste – très actuelle en Afrique – on ne trouve rien de démocratique dans les expériences politiques initiées à partir de 1990. Responsable suppose, éduquer les familles a avoir les enfants qui correspondent à leur capacité financière. À elles seules, deux régions regroupant 23 pays, lâAfrique de lâOuest et centrale, totalisent 414 millions dâhabitants. Cependant, certains dépendantistes n’étaient pas marxistes, à l’image de Raoul Prebish, ancien directeur de la Commission économique pour l’Amérique latine (CEPAL), qui fut un des premiers à analyser les rapports Nord-Sud en termes d’un centre (pays du Nord) dominant et d’une périphérie (pays du Sud) dominée. souhaitée]. Cet intérêt pour les relations sociales et non seulement pour l’État est aussi par exemple celui de Michael Bratton38. 46 Donald L. Horowitz, Ethnic Groups in Conflict, Berkeley, University of California Press, 1985. D’autres études ont permis de mettre à jour ce que Denis Constant Martin appelle objets politiques non identifiés (OPNI) et de renouveler des travaux qui se sclérosaient à force d’étudier l’État et les objets politiques classiques. C - 13013 Marseille FranceVous pouvez également nous indiquer à l'aide du formulaire suivant les coordonnées de votre institution ou de votre bibliothèque afin que nous les contactions pour leur suggérer l’achat de ce livre. Il est d’abord limité à la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), vouée notamment, d’une part, à la promotion de l’indépendance des pays encore sous le joug colonial et, de l’autre, à la création de conditions propices à une coexistence pacifique entre les États. En l’absence d’infrastructure disciplinaire endogène, ce sont des modèles d’analyse exogènes qui ont été appliqués pour comprendre ces pays et ces phénomènes nouveaux. Depuis 2009, Sciences Po est passé de 3 à 19 partenariats universitaires en Afrique. 31Les années 1990 confirment des changements importants dans l’analyse de l’Afrique en raison de transformations sur le plan épistémologique et empirique. Le résultat, c’est l’approfondissement de la crise7, l’expatriation et la dispersion des chercheurs, desquelles résulte la difficulté de générer un appareil théorique et conceptuel issu des terrains et des chercheurs africains. 17Dans sa version centrée sur l’analyse du processus d’étatisation en Afrique, ce modèle partage d’importantes prémisses avec le modèle précédent, notamment la vision universaliste et univoque du développement politique. Dans d’autres pays francophones, l’atrophie du cadre institutionnel universitaire est telle qu’il existe, au mieux, un cours de science politique dispensé dans les facultés de droit par des juristes. Le roi n’est qu’un primus inter pares et dépend des seigneurs pour les revenus comme pour la levée des troupes. Les tablettes, Smartphones et toute la technologie 2.0 ne serait pas sans les méthodes de calcul héritées des mathématiques africaines. En Afrique du Sud, la diminution des financements privés pour la R&D a été énorme depuis la crise financière mondiale, malgré l'augmentation des dépenses publiques dans le domaine de la recherche, ce qui explique en partie la diminution du rapport dépenses relativement au PIB qui se situe entre 0,89 % en 2008 et 0,73 % en 2012. Ils ont pour principal objet la stratification sociale. La méthode historique[11] ne consiste ni en une collection de dates et une succession d'évènements ni en une histoire quantitative mais à retracer l'« histoire longue du politique »[12] afin de mettre en lumière les « logiques sociales à l'œuvre dans la vie politique »[13] sur le long terme. Introduction En Afrique, les pouvoirs militaires dominaient les régimes politiques. “2. En effet , dans le Rift Est africain, la croûte terrestre se fracture, le sol se déchire pour laisser place à une dorsale océanique. En savoir plus : Étudier en Afrique Les présentes analyses et réflexions, pluridisciplinaires, démontrent, à merveille, le rôle de la science, en particulier de la « science sociale », selon le mot de Durkheim, dans cette renaissance ou, pour utiliser le langage à la mode dans notre continent, dans cette émergence. 15Sur la question de la comparaison entre l’Afrique et les autres contextes, ce sont les structurofonctionnalistes, apparentés aux développementalistes, qui ont été à la pointe de la recherche. 27Ces travaux sont aussi ceux qui sont allés peut-être le plus loin dans la tentative de compréhension de l’Afrique en utilisant essentiellement deux axes de réflexion cherchant soit à montrer la spécificité de l’Afrique et de ses trajectoires, soit à dégager des « invariants » de la politique africaine. 32Les travaux précurseurs qui viennent à l’esprit sont d’abord du côté franco-africain, l’« école » de la revue Politique africaine, avec l’étude du politique par le bas et des modes populaires d’action politique menées par Jean-François Bayart, Achille Mbembe et Comi Toulabor34. Le NEPAD est conçu comme un instrument de l’Union africaine et tous deux contiennent des composantes qui mettent l’intégration au service des deux autres grands enjeux de l’Afrique contemporaine que sont la démocratisation et les conflits : des mécanismes d’évaluation de la gouvernance démocratique entre pays africains et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine. 8En Afrique de l’Ouest, le Sénégal et la Côte d’Ivoire sont aujourd’hui encore les rares pays, avec les pays anglophones (le Nigeria, le Ghana et surtout l’Afrique du Sud), à disposer de départements de science politique fonctionnels. 18Lorsque les pays africains arrivent à l’indépendance à la suite des processus coloniaux, il est clair que leur État n’est pas issu d’un processus similaire. A New Handbook of Political Science. Rôle de la Francophonie dans la promotion de la paix en Afrique GUIBLA Charles Joseph. Aujourd’hui âgé de 56 ans, le professeur Luc Sindjoun est un vieux de la vielle dans le domaine de la science politique en Afrique et dans le monde. Rattaché à la faculté de droit et de science politique (FADESP), le CESPo œuvre pour la promotion, l’institutionnalisation et la dynamisation de la science politique en Afrique francophone. 11 Ce point a été développé plus en détail dans Mamoudou Gazibo et Jane Jenson, La politique comparée : fondements, enjeux et approches théoriques, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2004, p. 159-165. on peut ainsi considérer que la construction d’un centre se ramène à l’établissement d’institutions ou de valeurs destinées à assurer l’organisation globale d’une société indépendante, délimitée par un cadre territorial précis, et jusque-là caractérisée par une très forte atomisation du pouvoir et une très faible coordination entre ses diverses composantes21. La production nigériane ou sud-africaine et, au-delà, anglophone, est importante également, comme on le constate à travers Politikon, la revue sudafricaine de science politique. En général, l’étude des modes populaires d’action politique ne vise pas tant à montrer la résistance de la société, même si certains auteurs comme Bayart parlent de revanche des sociétés, qu’à montrer que la société n’est pas amorphe même en contexte autoritaire, idée déjà présente chez les sociologues des totalitarismes tels que Hannah Arendt. Il inventorie les grandes entreprises de classification des objets de science et les mille autres faits qui ont concouru à la naissance de la science du politique. Par une étude originale, l'auteur rompt avec l'approche africaniste. Mais ce n'est véritablement qu'au milieu du XIXe siècle que naissent les sciences sociales et parmi elles la science politique, surtout grâce aux changements liés à l'ère industrielle. 3 Patrick Chabal, « Paradigms Lost », dans Patrick Chabal (dir. L'augustinisme, en opposition avec le thomisme, lui-même teinté d'aristotélisme, marquèrent la période de leur empreinte. Introduction En Afrique, les pouvoirs militaires dominaient les régimes politiques. 22 Guy Nicolas, « Les nations à polarisation variable et leur État : l’exemple nigérian », dans Emmanuel Terray (dir. 11Cette situation s’explique dans bien des cas par une méconnaissance de l’existence même de cette littérature dans la mesure où la faiblesse du cadre institutionnel évoquée plus haut ne favorise pas une diffusion des travaux entre chercheurs en Afrique. The Oxford Handbook of Political Science (2010). Il n'étudie pas tant la question de la légitimité du pouvoir que les moyens de son établissement et de sa conservation : il aborde ainsi l'objet politique comme un art (celui d'instaurer et de maintenir un pouvoir), et non comme une "science" politique au sens où nous l'entendons aujourd'hui. 21Là également, comme dans le cas des développementalistes, l’évolution des sociétés africaines n’a pas suivi le schéma tracé. Cet essai est un effort d'analyse sur une question centrale du devenir collectif des sociétés et des peuples africains. Nombreux furent donc les penseurs, à cette époque, qui préparèrent par leurs œuvres les bouleversements à venir. Par contrecoup, le rejet de l'étude mesquine des procédés contemporains permit à des courants d'idées totalement différents et novateurs d'émerger[réf. 2004. Il rendit à la politique le service de la détacher entièrement de l'utopie et de la religion. Cette tendance confortera ensuite les modèles d’analyse de relève. Le premier est issu de la culture italienne, à une époque où se développent les cités-états, dont les rivalités feront naître la pensée de celui qui marquera la période suivante de son empreinte indélébile: Machiavel. Avant 1980, ce furent surtout de grandes théorisations qui ont été tentées sur ces questions – le développementalisme et la théorie de la dépendance sur le développement et le modèle centre-périphérie sur l’État –, alors qu’après 1980, en raison de l’épuisement des grandes théories, l’accent a été mis sur des théories de moyenne portée consacrées à la politique. 23Ce modèle concerne l’Afrique, car les analyses sur l’Amérique latine produite par des auteurs tels qu’André-Gunder Frank, Fernando Cardoso et Enzo Faletto, entre autres24, ont été étendues à l’Afrique en tant que maillon de la périphérie dominée. Querelle des Investitures, Césaropapisme et Schisme d'Occident sont les traits saillants de la période marquant profondément la lecture que l'on peut faire du fait politique et de la pensée qui l'accompagne en Occident au Moyen Âge. Néanmoins, il sera possible plus loin d’offrir un tableau d’ensemble des dynamiques auxquelles elles donnent lieu. Adresse : 3744 rue Jean-Brillant bureau 6310 QC, H3T 1P1 Montréal Canada. Emergence, démocratie et développement sont trois concepts au centre de tous les discours des chercheurs et des politiques en ce début du 21 e siècle. Il s'intéresse essentiellement à la technique, aux mécanismes des gouvernements et de la gouvernance, ne voyant en la vertu et la religion que des moyens pour gouverner. Dans nombre de pays africains, la première condition fait cruellement défaut en ce qui concerne la science politique, en partie parce que cette discipline ne constitue pas une priorité dans les politiques d’éducation. [3], La science politique moderne est une discipline relativement récente, dont certains datent l'émergence (du moins en ce qui concerne la science politique moderne), au XVIe siècle avec Nicolas Machiavel[4]. Dans nombre de pays africains, la première condition fait cruellement défaut en ce qui concerne la science politique, en partie parce que cette discipline ne ⦠Le modèle centre-périphérie a tenté de résoudre ce dilemme dans une perspective normative. Le structurofonctionnalisme est surtout associé aux travaux de Gabriel Almond, qui emprunte lui-même à la théorie fonctionnaliste de Talcott Parsons et à la théorie systémique de David Easton12. 34Du côté africain, dans la même lancée des études centrées sur la société civile, on peut relever l’ouvrage précurseur édité par Peter Anyang’Nyong’o39. Les positivistes mettent en question les explications divines de la société. D’autre part, ces phénomènes ont permis aux politistes africains d’occuper une place importante dans ce renouvellement épistémologique sans proposer cependant des modèles vraiment endogènes. 34 Lire à titre d’exemples Comi Toulabor, « Jeu de mots, jeu de vilains : lexique de la dérision politique au Togo », Politique africaine, vol. 8 Paul Zeleza, Manufacturing African Studies, préface. La religion et les controverses qui lui sont liées en est un. La crise de la fiscalité, la disette, les mouvements de population qui accompagnent ces recompositions laissent penser qu’il s’agit d’une simple lutte entre prédateurs et que, à ce titre, elle ne conduira ni à la prospérité ni à la démocratie. Les travaux de cette époque sont illustrés par de grandes figures telles que Seymour Martin Lipset ou Reinhard Bendix. La méthodologie politique désigne le domaine des sciences politiques consacré à l'application des méthodes quantitatives à la science politique. L'American Political Science Association compte 42 sections organisées1. L'Afrique du Sud, forte de son poids économique et politique, joue un rôle moteur pour la recherche en Afrique, en attirant notamment de nombreux étudiants africains (2ème destination derrière la France). Il s’agit enfin de faire la part entre les modèles d’analyse dépassés et les modèles de relève, notamment ceux relatifs aux enjeux sur lesquels nous insistons dans ce livre. 16Cette conception dénote l’ambition de ces concepts, destinés à rendre possibles des travaux de grande portée comparative et qui réunissent à la fois pays socialistes, démocraties avancées, pays autoritaires du Nord et du Sud dont l’évolution est diverse. Ces infrastructures étaient du reste bien rares et les moyens financiers faibles, de sorte que les bibliothèques et les fonds documentaires nécessaires à tout travail de recherche étaient eux aussi réduits à la portion congrue dans la plupart des pays. 43 Patrick Quantin, « Les élites politiques face aux transitions démocratiques », dans CEAN, L’Afrique politique 1995 : le meilleur, le pire et l’incertain, Paris, Karthala, 1995, p. 284. 35À partir des années 1990, l’émergence des mouvements de revendication démocratique et le déclenchement des processus de transition politique ont permis, d’une part, de placer l’Afrique, aux côtés de l’Europe de l’Est, au cœur de la science politique si l’on en juge par le nombre de travaux américains et européens40. (Opladen: Barbara Budrich Publishers, 2007), Goodin, Robert E. ed. Du Bois, fondateur de l’Association américaine pour le progrès des gens de couleur (NAACP), organisateur du premier congrès panafricain, à Paris, en 1919 ; Marcus Garvey qui prônait le retour en Afrique des Afro-Américains ou encore Georges Padmore. Au XIXe siècle, ils se spécialisent dans des domaines particuliers. Les analyses développementalistes ont été les plus marquantes avec, essentiellement, une double ambition : d’une part, proposer des outils permettant de comparer l’Afrique (prise comme un ensemble homogène) au monde occidental et, d’autre part, prédire les chances de l’Afrique de réaliser le développement économique et d’accéder à la démocratie11. En définitive, la situation politique des pays africains se caractérise par lâexistence dâune domination de caractère charismatique assumée par le chef de lâEtat assisté dâun parti unique constitué de cadres civils et militaires à sa dévotion (à moins quâils ne travaillent secrètement à sa perte...) avec toutes les conséquences inhérentes à un système quasi monarchique : culte de la personnalité (le président ⦠Il existe une relation étroite entre les sciences de lâunivers et la pensée Ce modèle est aussi ethnocentrique puisque le mieux-être politique est assimilé à la situation américaine vers laquelle toutes les sociétés nouvellement indépendantes tendent supposément, comme on a pu le voir avec le concept de culture civique qui renvoie à l’autre interrogation des développementalistes, c’est-à-dire le développement politique. 28 Dominique Darbon, « L’État prédateur », Politique africaine, no 39, 1990, p. 37-46. Cet invariant, c’est la politique du ventre chez Bayart, qui trouve dans ce concept un African way of politics tout en se défendant d’y voir une forme de gouvernementalité propre à une culture traditionnelle impossible à contourner. Les États africains peuvent varier dans leur idéologie, leur développement économique, leur style de leadership, mais ils ont tous d’une façon significative un noyau patrimonial commun32. 44 Daniel C. Bach, « Revisiting a Paradigm », dans Daniel C. Bach (dir. De Heinzelin voit dans ces encoches un jeu arithmétique : une opération de doublement des nombres (approximatif) dans la première colonne, sui⦠29Il s’appuie sur Zaki Ergas selon lequel. 18 Norbert Elias, La dynamique de l’Occident, p. 43. Almond propose une conception synthétique de son approche, qui montre sans équivoque l’ampleur de cette première ambition : toutes les sociétés disposent de systèmes politiques, qui permettent la formulation et la poursuite des intérêts collectifs. C'est une belle histoire géologique que celle de la naissance d'un océan en Afrique de l'Est. 5 Paul Zeleza, Manufacturing African Studies and Crises, Dakar, Codesria, 1997. L’analyse des conflits était, dans ce sens, basée essentiellement sur l’utilisation de facteurs identitaires46 et l’analyse de l’intégration revenait souvent à celle de l’État et de la souveraineté. 42 Francis Akindès, Les mirages de la démocratisation en Afrique subsaharienne francophone, Paris, Codesria-Karthala, 1996, p. 45. Il montre qu’au départ, dans l’Europe féodale entre les XIe et XIIIe siècles, existe ce qu’il appelle la phase de la concurrence libre18. Une fois le monopole affermi, arrive ce qu’Elias appelle la publicisation du monopole, lorsque l’État se dote d’une administration et de budgets publics. Cette thèse est basée sur l’argument selon lequel les relations économiques internationales fondées sur la théorie des avantages comparatifs débouchent sur une exploitation des pays du Sud. Lancé au départ au hasard des guerres, des mariages et des successions (le règne des Habsbourg sur une bonne partie de l’Europe par ces moyens matrimoniaux en témoigne), l’État devient un projet à partir du moment où des territoires délimités s’institutionnalisent progressivement. Parmi les sous-disciplines les plus importantes, mentionnons : la philosophie politique, les relations ou études internationales, la politique comparée, la théorie politique, l'étude de la volatilité électorale, l'administration publique et les politiques publiques. Cette période constitue un moment phare de l’analyse sur l’Afrique, en raison notamment du développement de modèles théoriques ambitieux, à travers lesquels leurs concepteurs, pour la plupart extérieurs au continent, pensaient échapper aux différences trop marquées entre l’Afrique et l’Occident tout en saisissant la première au prisme du second.
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